Pierre- Paul Ardile, CEO d’Arke’Up et membre du Comité scientifique des ATDA, salue le choix porté sur Madagascar pour l’accueil de la 12è édition du 19 au 20 avril à Antananarivo. A quelques jours de ce rendez-vous, il nous partage sa vision pour la construction de l’écosystème numérique africain et la formation de la jeunesse aux métiers du digital. "Nous devons saisir la chance que peut offrir le digital en termes d'éducation"
Cio Mag : Comment Arke’Up accompagne-t-il ses clients sur le continent à s’entourer des talents requis pour le développement durable de leurs activités ?
Pierre-Paul Ardile : En amont, le groupe Arke’Up développe en permanence un écosystème de compétences sur les différents métiers du digital. Ceci inclut une relation de proximité avec les centres de formation, d’une part, mais aussi d’un mécanisme de GPEC interne privilégiant la formation et la mobilité interne, d’autre part. Par ailleurs, et de manière unique sur Madagascar, nous maintenons des relations de collaboration avec d’autres structures (y compris certaines Entreprises du service numérique partageant les mêmes valeurs que les nôtres), afin de mettre en place le dispositif le plus efficient pour mener à bien le projet du client.
En aval, dans le delivery, notre objectif n’est pas de mettre à disposition des ressources (des CV). Nous nous positionnons comme une force de proposition sur des projets à valeur ajoutée de manière à co-construire les solutions avec nos clients.
Cela suppose de pouvoir construire une pyramide de talents qui embrassent une majorité de métiers dans le digital.
Pour les talents avec lesquels nous travaillons, nous mettons un point d’honneur à les faire évoluer rapidement en expertise et en adaptation à la demande (demande des clients et du marché). Ceci nous amène à investir fortement en formation et R&D, ce qui est fortement ancré dans notre ADN.
Cette édition des ATDA est placée sous le thème : « Capital humain : catalyseur d’un écosystème numérique africain performant ». En tant que membre du Comité du scientifique, que vous inspire-t-il et surtout le choix de Madagascar ?
Tout d’abord je suis très heureux du choix de Madagascar qui aujourd’hui est une zone qui devient visible au plan international pour la qualité et la passion de ses talents. Talents sur lesquels nous devons, public et privé, ensemble continuer d’investir. Cela fait treize ans que nous le faisons à Madagascar. A titre d’illustration, nous pouvons aisément évaluer à environ 3 000 ingénieurs le nombre de compétences digitales qui sont passées par le groupe ArkeUp et qui rayonnent un peu partout dans le monde, faisant la fierté de Madagascar.
Ensuite, je souhaiterais que dans cette vision des talents, nous ne raisonnions pas uniquement « codeurs » mais plutôt en termes d’impact du digital dans notre quotidien. A fortiori, nous devons saisir la chance que peut offrir le digital en termes d’éducation, d’entreprenariat, de création de nouveaux services et d’ouverture sur le monde pour cette magnifique jeunesse africaine et en particulier malgache à laquelle je suis très attachée.
Quelle est la place du capital humain au sein de Arke’Up ?
C’est l‘élément clé depuis la création : notre force qui nous a permis d’en arriver au stade où nous en sommes aujourd’hui et nous permettre de rêver à un avenir encore plus prometteur pour Arke’Up et nos jeunes.
Je tiens à souligner que nous n’avons pas seulement investi sur « les basics » que toute ESN digne de ce nom doit avoir mais beaucoup aussi sur un état d’esprit qui privilégie l’intelligence collective, la responsabilisation, la capacité à se dépasser, la capacité à se remettre en question et à se réinventer…et, tout aussi important pour la jeunesse africaine, le fait de se décomplexer.
Cet état d’esprit nous a permis d’être très agiles au niveau de l’organisation, nous permettant de s’adapter de manière régulière aux différentes vagues de “future of work” que chaque événement majeur influe sur les différents métiers.